{"id":410024,"date":"2023-09-17T17:49:02","date_gmt":"2023-09-17T17:49:02","guid":{"rendered":"https:\/\/clbritmondiale.com\/?p=410024"},"modified":"2023-09-17T17:49:02","modified_gmt":"2023-09-17T17:49:02","slug":"66-5-a-lambition-de-renouveler-la-serie-judiciaire-sur-canal","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/clbritmondiale.com\/lifestyle\/66-5-a-lambition-de-renouveler-la-serie-judiciaire-sur-canal\/","title":{"rendered":"\u00ab\u00a066-5\u00a0\u00bb a l\u2019ambition de \u00ab\u00a0renouveler la s\u00e9rie judiciaire\u00a0\u00bb sur Canal+"},"content":{"rendered":"
« 66-5 », le titre de la nouvelle série de Canal+, lancée ce lundi soir, est volontairement cryptique. « Je voulais intriguer, un peu comme L.627<\/em>, le film de Bertrand Tavernier, dont le titre fait aussi référence à un texte de loi et qui est devenu un classique du cinéma policier », assume la scénariste Anne Landois, rencontrée jeudi au Festival de la fiction de La Rochelle (Charente-Maritime).<\/p>\n « 66-5 », c’est l’article lié au secret professionnel des avocats. « Cela correspond aux fondements du métier, ils y tiennent énormément. Il résume bien la difficulté de cette profession : à quel moment on dit, ou non, les choses », reprend la créatrice de cette série en huit épisodes.<\/p>\n Anne Landois avait l’ambition de « renouveler la série judiciaire ». « J’aime ce milieu, je passe beaucoup de temps dans les audiences. Il y a une matière humaine très forte, on va profondément dans la psyché des individus. Quand on est scénariste, c’est une mine d’or. » Pour préparer cette nouvelle fiction, elle a suivi à plusieurs audiences Clarice Serre, l’avocate pénaliste qui la conseillait déjà sur « Engrenages » pour laquelle elle a travaillé une dizaine d’années. « Je me suis dit qu’il y avait des choses à faire sur l’ascension des jeunes avocats, explique la créatrice. Au départ, j’avais imaginé une galerie de personnages mais, finalement, j’ai préféré raconter le parcours d’une jeune femme qui démarre dans le métier et doit s’imposer. »<\/p>\n Ce personnage, c’est Roxane, 32 ans, qui, lorsque le public fait sa connaissance dans l’épisode 1, n’a pas encore plaidé. Elle est incarnée par Alice Isaaz. « J’étais la première à me demander si j’allais être crédible, d’autant que je fais plus jeune que mon âge, confie la comédienne à 20 Minutes<\/em>. Je me posais la question parce que j’ai été bercée par des séries où les avocats ont 40 ou 50 ans et sont déjà installés dans la profession. » <\/p>\n Pour préparer ce rôle et « comprendre l’ambiance d’une audience », elle a assisté à des comparutions immédiates au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) – où se déroule en partie l’action de « 66-5 ». « Je me suis rendu compte que tous les avocats qui plaidaient étaient hyperjeunes. Beaucoup viennent y faire leurs armes en sortant du barreau. Cela m’a confirmé qu’il était intéressant d’angler une série là-dessus. »<\/p>\n Ce qui ajoute « de l’épaisseur et de la nuance » à Roxane, c’est qu’elle est une transfuge de classe, c’est-à-dire qu’elle a changé de milieu social. L’héroïne a grandi dans une cité de Bobigny et a fini par intégrer un cabinet d’affaires parisien. Son parcours tout tracé déraille lorsque son mari – et confrère – se retrouve accusé de viol. « Elle pensait avoir acquis une légitimité et se rend compte qu’elle ne l’a pas dès que les accusations contre son époux tombent et qu’on lui demande à elle de se mettre en retrait », souligne Anne Landois. <\/p>\n Les circonstances amènent la trentenaire à renouer avec la ville où elle a passé son enfance et les personnes qu’elle y a croisées plus jeune. Elle finit par y effectuer sa première plaidoirie. « Ce qui m’intéressait, c’était le transfuge de classe inversé, ajoute la scénariste. Roxane quitte son milieu pour s’émanciper, mais c’est en étant ramenée dans son milieu d’origine qu’elle trouve son émancipation. \u00ab\u00a066-5\u00a0\u00bb raconte la conquête d’un espace, d’un métier, d’un nom. »<\/p>\n Et si la série a pour principal personnage une avocate et non un avocat, ce n’est pas une simple question de circonstances. « Une femme ne plaide pas, ne dit pas les choses, de la même façon qu’un homme, avance Anne Landois. Roxane, dans sa première plaidoirie mêle de la technicité, une histoire personnelle, la connaissance d’un milieu. » Les prévenus des quartiers populaires choisissent de plus en plus des femmes pour les défendre assure-t-elle : « Ils ont compris que c’était à elles qu’il fallait confier leur défense. Ils ont un temps d’avance sur les gens \u00ab\u00a0mieux nés\u00a0\u00bb. »<\/p>\nAlice Isaaz se demandait si elle allait être « crédible »<\/h2>\n
« Transfuge de classe inversé »<\/h2>\n