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  • Trois solitaires se retrouvent réunis dans un lycée désert pendant les vacances de Noël.
  • Ce film tendre marque les retrouvailles d’Alexander Payne et de Paul Giamatti vingt ans après « Sideways ».
  • Le cinéaste a offert merveilleux rôle d’enseignant bourru au comédien qui émeut quand son personnage commence à s’humaniser.

Mais quel bonheur de revoir collaborer le réalisateur Alexander Payne et l’acteur Paul Giamatti. On peine à croire que le duo gagnant de Sideways n’avait pas tourné ensemble depuis près de vingt ans. L’alchimie opère toujours dans Winter Break, un film de Noël qui ressemble à son héros : bourru, attachant et qu’on aime tendrement tandis qu’on apprend à le connaître dans un lycée désert pendant l’hiver 1970.

« J’ai pensé à Paul pour beaucoup de projets, confie Alexander Payne à 20 Minutes, mais les étoiles ont mis deux décennies avant de s’aligner de nouveau. Nous nous sommes retrouvés sur le plateau comme si nous ne nous étions jamais quittés. » Le réveillon sinistre que vont passer un prof odieux incarné par Paul Giamatti, un étudiant solitaire et une cuisinière dont le fils vient d’être tué à la guerre du Vietnam met du baume au cœur comme un grand feu dans la cheminée.

Un homme presque ordinaire

« Paul Giamatti a le charme d’un Monsieur Tout le monde avec un petit quelque chose en plus, explique Alexander Payne. Il apporte une humanité incroyable à un personnage qu’on trouve de prime abord totalement antipathique tant il se montre désagréable avec ses élèves et ses collègues. » Avec ses costumes élimés et son goût pour l’alcool, de professeur détestable semble confit pour toujours dans son amertume sans espoir de rédemption. Entre Noël et la Saint-Sylvestre, cet enseignant qui n’a pas quitté son établissement depuis des années s’humanise au point de s’ouvrir de nouveau à la vie.

« Ses compagnons d’infortune vont percer sa carapace, insiste le réalisateur. Paul a su dégager l’humanité de ce solitaire qui découvre des personnages aussi abandonnés que lui. » Le choc entre ces êtres qui n’ont d’autre point commun que d’être seuls pendant les fêtes de fin d’année est bénéfique pour le trio. Le réalisateur de Nebraska et de The Descendants joue une petite musique tellement délicate qu’on se laisse doucement entraîner dans la danse.

Un film généreux

Winter Break n’a rien des films de Noël clinquants et artificiels que nous réserve trop souvent le mois de décembre. Alexander Payne ne mange pas de cette bûche-là bien trop sucrée pour lui : il offre un plat convivial et généreux qui fait espérer qu’il n’attendra pas encore vingt pour retravailler avec Paul Giamatti.

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