Celui qui a vu ses candidats remporter Top Chef deux années de suite ne compte pas s’arrêter là. Philippe Etchebest nous en dit plus sur cette saison d’Objectif Top Chef, qui s’ouvre avec une nouveauté majeure…
Pour cette cinquième saison, votre concours n’est plus uniquement réservé aux apprentis et s’ouvre aux cuisiniers amateurs. Pourquoi ?
Philippe Etchebest : Chaque année, la production reçoit, en moyenne, un quart de candidatures d’amateurs et, cette année, elle a voulu leur ouvrir les portes. Pour tout vous avouer, je n’étais pas très réceptif à cette idée, et j’ai imposé une condition : qu’il y ait du niveau dans les assiettes ! Pour la première fois, il y a donc eu des tests avant les présélections, et je dois reconnaître que j’ai été bluffé.
Cette année, il semblerait que le programme mette encore plus en avant les producteurs locaux…
Ça me tient à coeur de mettre en valeur leur savoir-faire, car leurs métiers sont durs, et les fins de mois parfois compliquées pour certains. Je trouve primordial, pour un cuisinier, de savoir d’où provient le produit qu’il travaille. Bien manger est devenu une question de santé pour les Français et c’est de notre responsabilité de les encourager à consommer autrement et mieux.
À lire également
Cauchemar en cuisine : un restaurant du Nord ferme quelques mois après le passage de Philippe Etchebest
Qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué cette saison ?
Le niveau très élevé des 108 candidats retenus. C’est la première fois qu’il y avait autant de participants et si peu d’éléments ayant un niveau moyen. Ils ont tous des parcours remarquables, mais je reste marqué par cet apprenti de 18 ans, qui est venu, avec sa maman, me présenter son plat. Enfant, il m’avait envoyé une lettre pour me dire qu’il rêvait de devenir cuisinier et je lui avais répondu. Sa maman avait apporté le courrier, vieux de dix ans, dans lequel je le félicitais d’avoir choisi cette voie, tout en le prévenant qu’il fallait beaucoup travailler pour y arriver. Me retrouver face à ce « gamin » m’a touché et m’a rappelé la responsabilité que l’on a lorsque l’on donne des conseils à ceux qui viennent en chercher.
La transmission et la pédagogie restent donc au centre de vos préoccupations…
Celui qui ne transmet pas n’est pas digne de faire ce métier. C’est valable en cuisine et pour toutes les autres professions. Je prends un plaisir fou à débriefer avec tous les candidats après les épreuves. Les laisser repartir sans avoir échangé avec eux, sur leur plat, leur vie, leur métier, n’aurait aucun sens à mes yeux. J’adore aller à la rencontre de ces personnes, car ce sont elles qui vont faire perdurer notre métier.
À lire également
Camille Delcroix (Top Chef) : « Je raccroche mon tablier »
D’ailleurs, certains de vos collaborateurs sortent des rangs de Top Chef ou d’Objectif Top Chef. C’est le cas de Camille Delcroix, vainqueur de la saison 9 de Top Chef. Il devient le chef exécutif de votre restaurant bordelais, qui va ouvrir ses portes en 2020…
Depuis le départ, Camille a un discours qui me plaît et il porte des valeurs qui me correspondent. Avec sa femme et sa fille, il quitte le Nord Pas-de-Calais, où il était second, pour devenir chef. Je serai là pour l’épauler et l’aider. Je lui avais promis de m’occuper de lui et de le former pour réaliser son rêve, devenir Meilleur ouvrier de France. Le prochain concours aura lieu dans quatre ans. On a du pain sur la planche !
Objectif Top Chef est à suivre du lundi au vendredi à 18h35 sur M6
Interview Adeline Quittot
Source: Lire L’Article Complet