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  • Une bourgeoise rangée s’éprend violemment de son beau-fils adolescent au risque de compromettre l’équilibre familial.
  • La réalisatrice de « Romance » passe au crible leur liaison dans un film sensuel mais pas choquant.
  • « L’Eté dernier » interroge le désir féminin avec pudeur et pertinence.

Sur le papier, L’Eté dernier de Catherine Breillat, découvert au dernier Festival de Cannes, a tout d’un film polémique. La rencontre passionnée entre une bourgeoise heureuse en ménage (Léa Drucker, impeccable comme toujours) et son beau-fils de 17 ans (Samuel Kircher, le frère de Paul, une découverte) coche toutes les cases. Surtout orchestrée par la réalisatrice de Romance.

Et pourtant, la délicatesse de l’ensemble tue le scandale dans l’œuf. « Le film n’est pas subversif mais sulfureux par la façon dont il parle du désir des femmes, explique Léa Drucker à 20 Minutes. A aucun moment, la gravité de la situation et l’impact qu’elle peut avoir sur les protagonistes ne sont minimisés. »

C’est vers un drame de la passion que se tourne le récit où on remarque aussi Olivier Rabourdin, remarquable, en mari digne dans l’adversité.

Le réveil de désirs enfouis

La femme qu’elle joue n’a rien d’une écervelée mais la présence de ce jeune homme réveille en elle des désirs enfouis au point de lui faire perdre la tête. Les scènes de sexe sont sensuelles, mais demeurent pudiques. « J’ai demandé à Catherine Breillat comment elle comptait les tourner et elle a été très précise, m’expliquant que la chair ne l’intéressait pas et qu’elle comptait se concentrer que sur les visages. » Le premier baiser entre les amants, d’une incroyable intensité, prouve que ce parti pris est judicieux.

« Au cinéma, on a plus souvent vu des hommes avec des femmes plus jeunes que l’inverse, analyse Léa Drucker. C’est intéressant aussi d’interroger les pulsions pouvant pousser une femme qui aime son mari à braver des tabous au risque de détruire sa famille. » L’actrice se livre à fond dans le rôle de cette bourgeoise dévorée par sa passion. « Je ne pensais pas avoir à donner autant de moi-même pour les scènes intimes », reconnaît-elle. C’est surtout son âme que la comédienne met à nu quand elle se donne à son jeune amant.

Un autre César ?

Sa prestation sensible pourrait lui valoir un nouveau César après celui qu’elle avait obtenu pour Jusqu’à la garde en 2019. « Il y a des rôles, comme ceux-là, qui vous obligent à plonger dans l’inconnu. C’est ce qui fait la richesse du métier de comédienne », insiste Léa Drucker. C’est aussi ce qui provoque l’intérêt du spectateur.

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