Peau sensible : comment en prendre soin en beauté

Toutes les réactions cutanées ne sont pas identiques. On apprend à les distinguer pour trouver la voie de l’apaisement.

Sensible, irritable, intolérante… autant de termes pour décrire la gêne de ces épidermes qui ne supportent parfois plus rien. D’ailleurs, près de 70 % des femmes déclarent y être sujettes*. Et si ces désagréments sont de plus en plus nombreux, notamment en zones urbaines, ils concernent également tous les types de profils. « Même si elles sont en grande majorité claires, fines et souvent sèches, explique Martine Baspeyras, dermatologue, il n’est pas rare de voir certaines peaux normales ou grasses qui ont été trop décapées devenir sensibles. » Mode de vie, rituel beauté, nature de peau… pour rassurer ces épidermes « à fleur de peau », une approche globale s’impose.

Ma peau réagit de temps en temps : C’est réactionnel

Parfois, la peau répond de manière excessive à certaines agressions externes : un produit trop parfumé, une eau trop calcaire, un plat épicé, un rasage appuyé… Mais d’autres facteurs moins évidents comme la pollution, le tabac, le vent, le froid, le chaud ou même le stress peuvent aussi la faire réagir. Si les symptômes sont les mêmes (rougeurs, picotements, fourmillements), ils ne durent généralement pas plus de quelques jours ; on parle alors de peau réactive. Et toutes les peaux sont concernées, y compris celles qui sont mixtes à grasses.

On la met en pause…

En arrêtant l’inflammation avec l’application d’un soin apaisant SOS. Qu’on opte pour un spray, un baume ou un masque, même si la rougeur reste visible quelques heures, la sensation d’échauff ement ou de grattage se dissipe très vite.

En limitant sa routine beauté lorsque l’on peine à identifier la cause de la réaction. Pour éviter d’aggraver les symptômes, le mieux est de passer en mode minimaliste, en appliquant le moins de produits possible sur la peau – maquillage compris –, le temps que les choses se normalisent. On a souvent tendance à appliquer une couche épaisse de crème dans l’espoir de protéger la peau des agressions externes, mais ce n’est pas conseillé aux épidermes mixtes et sensibles. Seules les peaux très sèches apprécieront.

En y allant avec douceur, surtout lors du nettoyage ou du démaquillage. Les laits démaquillants sont idéaux, à condition de les rincer avec une lotion sans alcool ou – encore mieux – une eau florale à la rose. On évite donc les frottements énergiques avec les disques de coton, on oublie aussi les éponges et les gommages et, quand on applique un soin, on se contente d’effl eurer la peau avec délicatesse.

Ma peau réagit en permanence : C’est dans sa nature

Dans ce cas, le moindre stimulus provoque picotements, échauff ements, tiraillements ou démangeaisons. Mais parfois, rien ne se voit : « Hormis quelques rougeurs passagères, ces peaux ressentent surtout un inconfort quasi permanent », explique Martine Baspeyras. On sait aujourd’hui que ces réactions sont liées à trois mécanismes biologiques : une barrière cutanée qui n’est plus étanche, laissant l’eau s’évaporer, et plus perméable ; un système nerveux cutané qui fabrique en excès des neuromédiateurs pro-inflammatoires ; une surproduction de radicaux libres. Très souvent sèches et fines, ces peaux, que l’on ne considère pas comme pathologiques, peuvent tout de même, au fil du temps, développer rosacée et allergies.

On la renforce au quotidien…

En restaurant l’intégrité de la barrière cutanée, afin que la peau puisse mieux se défendre, soit bien hydratée et protégée des radicaux libres. Les meilleurs alliés ? Les formules concentrées en actifs hydratants comme l’acide hyaluronique et la glycérine, mais aussi les soins enrichis en prébiotiques et en postbiotiques, qui respectent et rééquilibrent le microbiome cutané. Les bactéries composant cet écosystème en surface de la peau jouent un rôle majeur dans la formation d’une bonne fonction barrière.

En évitant les substances potentiellement irritantes comme le rétinol, les acides de fruits, les huiles essentielles, mais également les produits fortement parfumés et les nettoyants trop agressifs.

En favorisant certains actifs à l’action anti-inflammatoire et aux vertus apaisantes. Très efficaces, la niacinamide, calmante et régénératrice, les eaux thermales riches en minéraux réparateurs, les extraits de réglisse (gluconolactone) et certains extraits végétaux (camomille, calendula, bleuet…).

En privilégiant des produits simples, dont la formule est limitée à une dizaine d’ingrédients pour assurer une meilleure tolérance cutanée.

Mon corps aussi réagit : C’est passager

L a peau du corps peut elle aussi réagir aux changements climatiques et aux produits inadaptés ou agressifs. A la clé, des tiraillements, des picotements, des rougeurs ou des rugosités. Mais comme le corps, à la différence du visage, est moins exposé aux regards, on attend souvent trop longtemps avant d’intervenir !

On limite les agressions…

En lavant en douceur Au bain moussant, on préfère une douche rapide à l’eau tiède, car l’eau chaude et le calcaire attaquent le film hydrolipidique. De même, celui-ci est décapé par les gels douche parfumés, les sulfates et le vrai savon, au pH trop élevé. On opte donc pour un pain dermatologique, une crème ou une huile de douche comme le SA Gel Nettoyant Anti-Rugosités de CeraVe (8,70 € les 236 ml), qui élimine les callosités et nourrit grâce aux céramides, ou pour la Crème Lavante Xeraconfort d’A-Derma (6,90 € les 200 ml), aux oméga 6, à la vitamine B3 et aux plantules d’avoine apaisantes.

En évitant les frottements Si ceux des vêtements sont inévitables (on privilégie les matières naturelles), on oublie les gants de toilette et de gommage, les fleurs de douche et l’on espace les exfoliations, pour lesquelles on choisit des formules aux grains très fins. Enfin, après la douche, on tapote la serviette contre sa peau.

On recrée un film protecteur

Pas le choix, il faut s’enduire quotidiennement, surtout par temps sec et froid, avec un soin nourrissant comme le Baume Corporel Hydratant Quotidien CicaBiafi ne (14,70 € les 200 ml), ou le Baume Relipidant Apaisant de Saint-Gervais Mont Blanc (14 € les 200 ml), qui agit à la façon d’un « pansement » grâce à sa composition à base d’eau thermale et de vitamine B3.

Quand ça relève du dermatologue…

Une peau ultra-sèche se fragilise et développe plus facilement des pathologies : en la maintenant bien hydratée, on évite déjà de nombreux problèmes. Mais lorsque apparaissent des symptômes qui vont au-delà de simples rougeurs, démangeaisons ponctuelles ou « peau de croco », un avis médical est nécessaire. Quelques exemples de signes visibles à prendre au sérieux (sans que la santé générale soit mise en péril) : des plaques rouges et gonfl ées qui démangent, des lésions squameuses ou rouges et fi ssurées, une grande rougeur gonfl ée et localisée… Il peut s’agir d’une crise aiguë d’eczéma, de psoriasis, d’un érythème ou d’une mycose. Il est alors préférable de prendre rendez-vous avec un dermatologue ou, à défaut, de montrer la zone à un médecin généraliste, qui pourra prescrire les médicaments adéquats.

* Etude Objectifs peau, réalisée par la Société française de dermatologie (échantillon de 20 012 sujets de plus de 15 ans), Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology, 2018.

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