Susannah Grant dénonce le manque de compétences dont font preuve certains acteurs des forces de l’ordre et l’enfer vécu par les victimes de viol dans la nouvelle mini-série, "Unbelievable", à découvrir sur Netflix.

Unbelievable est le nom de la nouvelle mini-série policière Netflix réalisée par Susannah Grant. Tout ce qu'il faut savoir est ici.

© Courtesy of Netflix

Des faits inspirés d'une histoire vraie

Vous ne le saviez peut-être pas mais Unbelievable, la nouvelle mini-série policière de Netflix sur toutes les lèvres en ce moment, est adaptée d’une histoire vraie. On la doit à deux journalistes américains, T. Christian Miller et Ken Armstrong, qui l'ont relatée dans un article publié sous forme de livre en 2018 : An Unbelievable Story of Rape. Il sera récompensé du Prix Pulitzer en 2016.

Retour entre 2008 et 2011. De nombreuses agressions sexuelles sont commises entre Seattle et Denver. Ces viols en série sont perpétrés par Marc Patrick O’Leary, un ancien combattant de l’armée habitant dans l'État de Washington, qui sera finalement arrêté en février 2011. Mais pour comprendre pourquoi Susannah Grant a voulu mettre en lumière cette histoire, il faut se rendre à Lynnwood. C'est dans cette petite ville américaine que la première victime de Marc Patrick O’Leary, une jeune femme de 18 ans connu sous le nom de Marie, se rend à la police en 2008 pour dénoncer l'homme qui vient de la violer dans son appartement dans d'atroces circonstances. En plein doute sur la véracité des propos de la victime, les policiers terrifient la jeune femme qui décide de retirer sa plainte. Elle sera accusée de fausse accusation de viol et sera dans l'obligation de suivre une thérapie pour ne pas être poursuivie par la justice.

Un récit à la fois glaçant et bouleversant qu'a choisi de dépeindre Susannah Grant, scénariste du cultissime film Erin Brockovich dans les années 2000, lui-aussi tiré d'une histoire vraie.

© Courtesy of Netflix

Les limites des forces de l'ordre

Divisé en huit épisodes d'environ 45 minutes, Unbelievable, réalisé dans la veine des séries policières, frappe très fort. Dès les premières minutes, le récit fait froid dans le dos.

Marie, une jeune fille complètement perdue qui cumule les familles d'accueil depuis l'âge de trois ans, raconte ce qu'elle vient de vivre à la police. Après avoir pénétré chez elle, un homme cagoulé la ligote, la viole et la prend en photo. Elle porte plainte mais ses proches commencent à douter de la véracité des faits, suggérant aux enquêteurs qu'elle n'a pas l'air si affectée. Ces derniers l'acculent de questions jusqu'à l'harcèlement. Elle décide alors de revenir sur ses propos et d'avouer avoir menti.

Il est clair que Susannah Grant, à travers cette mini-série addictive, dénonce le manque de compétence et de compassion pour les victimes de certains investigateurs des forces de l'ordre, mais aussi le traumatisme généré par ces atrocités. On y découvre les différentes façons dont les victimes peuvent réagir : Marie prétend aller bien, mais son monde s'écroule. Elle tombe en dépression, elle perd ses amis et son travail. Traumatisée, elle n'arrive plus à avoir confiance en l'Être humain. C'est d'ailleurs à cette facette que s'attarde l'une des scènes les plus émouvantes de la série, quand Marie est à son premier rendez-vous chez la psychologue (à l'heure où elle est encore accusée de calomnie), et qu'elle le confie à l'aide d'une métaphore. Il y a aussi Lilly (Annaleigh Ashford), qui n'arrive plus à sortir de chez elle ou Amber (Danielle Macdonald), qui confie à l'une des enquêtrices qu'elle trouve refuge dans le sexe, ce qu'elle-même n'arrive pas à comprendre et accepter.

© Beth Dubber/Netflix

La dimension féministe

Il faudra attendre trois ans pour que deux enquêtrices, Edna Hendershot et Stacy Galbraith, incarnées par Toni Collette (Sixième Sens), qui campe le rôle de la policière intransigeante, et Merritt Wever (The Walking Dead), de la compatissante, reprennent le dossier. Deux femmes donc, qui décident de ne rien lâcher, malgré le peu d'informations et de preuves, pour découvrir qui se cache derrière ces atrocités.

On retient l'hégémonie de la figure féminine dans cette mini-série. D'où la dimension féministe ambiante. Après quarante jours d'investigations, le duo de choc découvre enfin l'identité de l'agresseur et réussit à mettre en corrélation la série de viols qu'il a commis grâce aux photos des victimes présentes sur son ordinateur. C'est ainsi qu'elles découvrent que Marie n'avait pas menti. Émotions garanties.

Unbelievable de Susannah Grant est à découvrir sur Netflix.

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