Troubles de la thyroïde : suis-je concernée ?

Cette petite glande nichée à la base du cou est le chef d’orchestre du corps. Or six millions de Français ont une thyroïde défaillante, ce qui leur occasionne de nombreux désordres.

La thyroïde sécrète des hormones indispensables à l’activité de toutes les cellules. Son dérèglement, même infime, bouleverse la plupart des fonctions clés de l’organisme : systèmes digestif et cardiovasculaire, immunité, fertilité, température, sommeil, poids, équilibre psychique… Pourtant largement connu des praticiens, il n’est pas toujours identifié et provoque des perturbations qui altèrent la qualité de vie.

La thyroïde, une glande capricieuse

Malgré sa faible taille (4 cm x 2 cm), la thyroïde est extrêmement sensible à nos conditions de vie. Le stress, l’anxiété, le jeûne ou un effort physique de longue durée peuvent perturber son efficacité. Tout comme l’exposition à la radioactivité ou à des perturbateurs endocriniens, des substances chimiques qui s’accumulent dans nos tissus.

Selon une enquête du magazine 60 millions de consommateurs, publiée en mai 2017, de 23 à 54 perturbateurs différents sont retrouvés dans les cheveux d’enfants de 10 à 15 ans. À terme, ces cocktails de molécules entravent l’efficacité de la thyroïde : soit elle s’emballe (hyperthyroïdie) soit elle tourne au ralenti (hypothyroïdie).

Les femmes davantage à risque

« A l’âge adulte, 7,5 % des femmes sont touchées, contre un peu moins de 3% des hommes, observe l’endocrinologue Pierre Nys, auteur de Le régime IG thyroïde (éd. Leduc’s). Et après 60 ans, les chiffres grimpent à 12 % pour les premières, contre seulement 4% pour les seconds ».

La thyroïde est en effet sensible aux fluctuations des hormones féminines. De nombreuses périodes dans la vie des femmes la fragilisent particulièrement : la puberté, la grossesse, le post-partum et la ménopause. Il suffit d’un terrain familial propice – gène de la maladie de Hashimoto* par exemple – ou d’une exposition accrue à certains polluants pour que des troubles surgissent alors subitement.

Hyperthyroïdie, les signes qui ne trompent pas

Quand la thyroïde se met en surrégime, le métabolisme du corps s’accélère. Le cœur bat trop vite, les muscles sont hypertoniques et la fatigue s’installe. Une nervosité, un transit accéléré (diarrhées), une perte de poids et des difficultés d’endormissement apparaissent aussi.

« Les hyperthyroïdies peuvent résulter d’une maladie auto-immune (maladie de Basedow) ou de la présence de nodules dans la glande qui produisent un excès d’hormones », indique le Dr Le Nys. Elles sont souvent bien diagnostiquées grâce à l’examen clinique, une prise de sang et une échographie.

Hypothyroïdie, quand la glande s’essouffle

À l’inverse, lorsque la thyroïde ne produit plus assez d’hormones, une prise de poids, une frilosité, une constipation, une déprime, une sécheresse cutanée, des crampes musculaires et une immense fatigue se manifestent progressivement.

C’est l’embarras thyroïdien le plus fréquent : plus de 10 % des femmes en pâtissent après 45 ans. Ces symptômes diffus sont souvent mis sur le compte de l’âge ou d’un moral en berne. Et bien qu’elles puissent être domptées par une prise d’hormone quotidienne, beaucoup l’hypothyroïdies ne sont pas diagnostiquées, donc pas soignées.

*inflammation chronique de la thyroïde d’origine auto-immune causée par des anticorps qui détruisent progressivement la glande





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