Doux, tendre, et réaliste. Voilà les mots qui pourraient décrire le nouveau film de Kelly Reichardt Showing up. La réalisatrice de Certaines femmes dépeint ici la vie mélancolique d’une artiste dont seule la création compte. 

Scènes drôles, émouvantes et parfois désespérantes baladent le spectateur qui ne peut que s’attacher à Lizzie, héroïne féminine passionnée et déterminée à vivre de son art.

Une artiste sans fard

Le film nous fait rentrer dans l’atelier d’une sculptrice quelques semaines avant le lancement de son exposition. Lizzie (Michelle Williams, dont c’est la quatrième collaboration avec Kelly Reichardt) n’est pas encore reconnue par la critique et peine à trouver un vrai public.

À cet égard, le film enlève le romantisme lié à la création pour s’intéresser à la vie austère et précaire d’une artiste en Crocs, perturbée par les contingences du quotidien (chauffe-eau en panne, un travail alimentaire, réunions familiales…).

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Des sculptures vibrantes

Alors que Lizzie peine à lier des relations apaisées avec son entourage, elle vit en symbiose avec ses figurines, des céramiques représentant des femmes en train de danser ou virevolter. De l’esquisse à la cuisson, chaque geste vaut comme une caresse qui trouve sa raison d’être dans la mise en forme de la matière inerte.

De ce lien privilégié naît une bulle hors du temps où plus rien ne compte que la vocation de l’artiste.

Une nature rédemptrice

Le cinéma de Kelly Reichardt est une louange discrète et sensuelle à la nature. Showing Up ne perd pas un décibel du frémissement des feuilles des arbres et invite à marcher dans l’herbe un peu brûlée de l’été. Alors que Lizzie a peu de temps pour préparer son exposition, sa voisine lui confie un pigeon blessé.

L’arrivée de l’animal apparaît comme le surgissement de l’imprévu qui donne un nouveau souffle à son travail. Une magnifique œuvre organique qui passe de l’argile au vivant.

De Kelly Reichardt, avec Michelle Williams, Hong Chau…

Cette chronique a été initialement publiée dans le magazine Marie Claire numéro 849, daté juin 2023.

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