"Deux moi", nouveau film de Cédric Klapish, "Les hirondelles de Kaboul" ou encore "Bacurau" font partie de nos recommandations cinéma du mois.
Dans nos recommandations cinéma pour ce mois de septembre 2019, se trouve Isabelle Huppert touchante en actrice condamnée (« Frankie »), Barbara Colen et Sônia Braga dans une dystopie aux allures politiques (« Bacurau ») ou encore, la dureté d’un pays en proie à l’obscurantisme, retranscrite en dessin animé (« Les hirondelles de Kaboul »).
Sans oublier une note de romantisme doux-amer pour sceller la fin d’été et le début de l’automne avec la promenade sentimentale de Timothée Chalamet et Elle Fanning, en amoureux new-yorkais dans le dernier film de Woody Allen (« Un jour de pluie à New York »), et la vie sentimentale connectée de trentenaires désabusés avec Ana Girardot et François Civil (« Deux moi »).
On est révolté
Il est des réalités que le contour gracieux d’un dessin estompe sans adoucir, soulignant au contraire leur implacable cruauté. Adapté du best-seller de Yasmina Khadra, Les hirondelles de Kaboul nous parle d’un monde où les amants vivent cachés, où on lapide les femmes, où les talibans font régner censure, obscurantisme et terreur.
Ce film d’animation campe le destin de deux couples, traquant les traces d’humanité, d’amour, puis de possible rédemption chez ses personnages. Donnant aux héros animés les visages des comédiens (Simon Abkarian, Swann Arlaud, Zita Hanrot), cette œuvre sensible et originale reproduit avec puissance un climat de cauchemar sans jamais l’édulcorer. Un vrai pari réussi, où l’on regrette juste l’inoxydable figure de la femme sacrificielle qui ressurgit à la fin.
Actuellement en salle.
Emily Barnett
On est emballé
Carmelita, la matriarche de Bacurau, vient de s’éteindre à 94 ans. Et quelques jours plus tard, ce village brésilien disparaît à son tour des écrans radars. Mais, entre le député qui assoiffe ses habitants et un groupe de touristes psychopathes, l’extérieur va leur rappeler son existence. Quelque part entre Mad Max, John Carpenter et le western à la Sam Peckinpah, Bacurau est une dystopie aussi réjouissante (le ton) qu’inquiétante (le fond), dotée d’un puissant sous-texte politique.
Sortie prévue le 25 septembre.
Vincent Cocquebert
On est connecté
Deux trentenaires parisiens vivent chacun dans leur coin leur solide affective. Entre deux séances de psychanalyse, elle enchaîne les rendez-vous sans lendemain, lui un peu moins, mais tous deux ne savent plus quelle direction prendre pour trouver le bonheur. Sous la forme d’un chassé-croisé à l’issue inévitable, Cédric Klapisch se penche sur les nouvelles équations amoureuses connectées.
Une fable urbaine émouvante qui, derrière une certaine légereté, résonne comme un plaidoyer à l’heure des sentiments sous algorithmes.
Sortie prévue le 11 septembre.
Vincent Cocquebert
On est séduit
Blacklisté aux États-Unis, le nouvel opus de Woody Allen sort en France, aussi léger et primesautier que la vie de l’homme est légitimement plombée par les accusations d’agressions sexuelles sur sa fille. New York, la pluie, un couple de riches étudiants en week-end…Il en faut peu au réalisateur pour réussir une radieuse errance sentimentale pleine de quiproquos à travers un Manhattan huppé, façon marabout de ficelle, avant de jouer son va-tout : une satire acerbe sur un jeu social truqué.
Sortie prévue le 18 septembre.
Emily Barnett
On est cueilli
Pointure du cinéma indépendant américain, Ira Sachs séduit par ce film plus formaliste que les autres (Brooklyn village), avec Isabelle Huppert en drôle d’insecte. Frankie est une célèbre actrice condamnée par la maladie et rameute un été ses proches dans un village au Portugal. D’un sujet grave, le cinéaste orchestre des promenades bucoliques où s’échangent des mots cruels, doux et profonds. Un petit théâtre anti-tragique de la vie, entre Rohmer et Hong Sang-soo.
Actuellement en salle.
Emily Barnett
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