Jambes sans repos : une maladie handicapante qui empêche de dormir

Fourmillements dans les jambes, secousses, décharges électriques… Ce trouble peu connu du corps médical, qui survient surtout le soir et perturbe le sommeil, n’est pas inéluctable. Il existe des solutions pour calmer ces désagréments.

Également appelé « impatiences des jambes » ou Maladie de Willis-Ekbom, le syndrome des jambes sans repos affecte quotidiennement 2% à 3% de la population française. Et plus de 8% de manière sporadique.

Les sensations désagréables ressenties dans les membres inférieurs (et parfois aussi dans les bras) vont de la simple démangeaison à la décharge électrique douloureuse. Difficile alors de dormir, voire même de se détendre dans un canapé. Se lever et marcher est le seul moyen de neutraliser la gène. Et lorsque les personnes atteintes tombent enfin dans les bras de Morphée, leur sommeil n’est pas récupérateur car leurs jambes gigotent sans relâche toute la nuit.

Jambes sans repos : une carence en fer souvent en cause

Il a été montré que cette hyperactivité des jambes est souvent associée à un déficit en fer. Ce dernier touche particulièrement des régions du cerveau où se trouvent des neurones qui sécrètent de la dopamine, une neuro-hormone impliquée dans le contrôle des mouvements et la perception de la douleur. Face à des jambes sans repos, il faut donc commencer par rechercher une éventuelle carence en fer. Une prise de sang suffit. Si le taux de fer est insuffisant, une supplémentation pendant quelques mois peut atténuer considérablement le trouble.

Selon le neurologue Imad Ghorayeb, « un diabète, une insuffisance rénale chronique ou la prise de certains médicaments comme les antidépresseurs et les neuroleptiques sont également susceptibles de déclencher ou d’aggraver les symptômes ». Chez les personnes prédisposées, une surconsommation d’aliments contenant des xanthines (café, chocolat et thé) est parfois aussi à l’origine du syndrome des jambes sans repos.

Comme cette maladie est influencée par les hormones féminines, elle peut se déclarer à la ménopause ou lors des derniers mois de grossesse.

Un risque de suicide trois fois supérieur

Une étude menée par chercheurs de la Penn State University aux États-Unis et publiée en août 2019 avance que le risque de suicide ou d’automutilation chez les personnes atteintes de ce syndrome était 270% plus élevé que chez celles n’y étant pas confrontées. 

« Notre étude suggère que le syndrome des jambes sans repos n’est pas seulement lié aux conditions physiques, mais aussi à la santé mentale, précise Xiang Gao, professeur agrégé de sciences de la nutrition et directeur du Nutritional Epidemiology Lab de l’université. Comme le syndrome des jambes sans repos est sous-diagnostiqué et que les taux de suicide augmentent, ce lien sera de plus en plus important. Les cliniciens doivent être prudents quand ils examinent les patients pour le syndrome des jambes sans repos et le risque de suicide. » D’autres études sur le sujet doivent cependant encore être menées.

Du sport et une alimentation adaptée pour réduire la gêne

Quand la maladie est bénigne, limiter les excitants (café, vin blanc…) et pratiquer une activité physique régulière peut suffire à apaiser les impatiences. La marche à pied et le vélo sont les plus indiqués.

Inscrire beaucoup d’aliments riches en fer à son menu est aussi conseillé : boudin noir, foie de veau, lentilles, céréales complètes… Faites aussi le plein de vitamine B9 (ou acide folique) pour favoriser la formation de globules rouges. On en trouve dans le foie de volaille, les noix, la mâche et le brocoli.

Des médicaments pour les formes sévères

Lorsque les perturbations de la qualité de vie sont importantes, le médecin peut prescrire des médicaments – à très faible dose – qui miment l’action de la dopamine. Ces derniers sont souvent utilisés à plus fortes doses pour traiter la maladie de Parkinson, une affection neuro-dégénérative où la production de dopamine est aussi perturbée.

Leur efficacité est perceptible dès la première semaine de traitement, mais des effets secondaires indésirables peuvent apparaître (nausées, maux de tête, troubles du comportement,…). Un suivi médical rapproché s’avère alors nécessaire.

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