La multiplication de décès et de maladies pulmonaires potentiellement liée à la cigarette électronique inquiète les autorités sanitaires américaines. D’après les premiers résultats de l’enquête en cours, l’utilisation de THC dans les appareils de vapotage pourrait en être la cause.
18 décès et 1080 cas de maladies pulmonaires liés à la cigarette électronique : c’est le bilan que dressent les autorités sanitaires américaines ce jeudi 3 octobre 2019. Depuis plusieurs semaines, les États-Unis s’inquiètent et craignent même une épidémie. Une enquête est en cours et plusieurs états et villes ont d’ores et déjà interdit l’utilisation des vapoteuses et des recharges de cigarette électronique aromatisées.
Cependant, la cause exacte de ces décès et affections n’est toujours pas formellement établie, même si de lourds soupçons pèsent sur un mésusage de l’appareil.
Des poumons comme brûlés chimiquement
D’après les premiers résultats de l’enquête menée par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), 78 % des malades sur lesquels les autorités de santé ont des informations disent avoir consommé des recharges de vapoteuses à base d’huile de tétrahydrocannabinol, plus connu sous le nom deTHC, agent psychoactif du cannabis. Vendue au marché noir, dans la rue ou sur Internet, cette substance est interdite.
La Food and Drug Administration (l’équivalent de l’ANSM et de l’ANSES en France, ndlr) analyse actuellement plusieurs échantillons dans le but de trouver le ou les ingrédients responsables des effets délétères graves sur la santé des consommateurs malades ou décédés. Des études sont en cours dans différents établissements hospitaliers. L’une d’elle, dont les résultats ont été publiés dans la revue médicale New England Journal of Medicine le 2 octobre 2019, met en évidence des lésions similaires à celles que peut provoquer une exposition à des gaz toxiques sur les poumons. En d’autres termes, les organes apparaissent comme brûlés par une substance chimique.
De son côté, une autre étude démontre des lésions de type pneumonie lipidique, conséquence de la pénétration des poumons par des huiles, notamment celle de vitamine E.
La France reste vigilante
Les autorités sanitaires françaises surveillent elles aussi de près l’épidémie en cours aux États-Unis. « Nous ne sommes pas dans la même situation qu’aux États-Unis », avait cependant estimé Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, le 22 septembre dernier au micro de RTL.
Santé Publique France, en collaboration avec des pneumologues et anesthésistes-réanimateurs, indique s’être équipé d’un outil d’alerte afin de recenser les potentielles cas d’intoxication.
En France, les recharges des cigarettes électroniques sont différentes de celles commercialisées aux États-Unis. Dans un point d’information publié en 2016, l’Agence nationale des produits de Santé et du Médicament indique que « la teneur en nicotine des produits du vapotage doit être inférieure ou égale à 20 mg/ml. De même, le volume des réservoirs ou des cartouches pré-remplis ne peut excéder 2 ml et le volume des flacons de recharge ne peut excéder 10 ml. » De l’autre côté de l’Atlantique, la teneur en nicotine autorisée est quant à elle inférieure ou égale à 50mg/ml.
La polémique sur l’innocuité de l’e-cigarette rejaillit régulièrement depuis sa commercialisation. Pour l’heure, aucune étude scientifique ne prétend qu’elle est, ou non, totalement exempte de dangers.
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