• Originaire de Béziers, Yannick Bons gagne sa vie en donnant des concerts les plus fidèles possibles à ceux de Claude François.
  • Le jeune homme ressemble physiquement et vocalement au chanteur populaire décédé en 1978.
  • Il enchaîne aujourd’hui une cinquantaine de dates par an.

Il se produira samedi soir sur la scène du Warehouse, une salle de concert branchée de Nantes qui a déjà vu défiler Orelsan, Booba, Bob Sinclar, Amir ou, plus récemment, Black M. Pas de quoi impressionner Yannick Bons qui, lui, viendra avec ses danseuses, ses musiciens et interprétera du Cloco, comme d’habitude. Voilà déjà plus de dix ans que ce sosie de Claude François remplit les salles en rendant hommage au chanteur populaire brutalement disparu il y a 45 ans. « J’ai joué dans tous types de lieux : des cabarets, des discothèques, des campings… Parfois devant 200 personnes, d’autres fois 2.000. Mon record, c’était pour le festival de Bobital (Côtes d’Armor), j’avais 15.000 spectateurs face à moi. C’était de la folie ! », sourit-il.

Agé de 34 ans, Yannick, de son nom d’artiste, s’est fait une réputation grâce à son « show » imitant Claude François dans les moindres détails : il chante le même répertoire, danse la même chorégraphie, porte les mêmes costumes tirés des seventies, est accompagné des quatre Claudettes… « J’essaie de coller au maximum avec l’artiste qu’il était. Grâce aux archives retrouvées sur Internet, j’ai pu reprendre les tenues, le rythme, les intros, les enchaînements… Tout est refait jusqu’au bout, jusqu’au jeté de veste pour le final et le retour en peignoir. »

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Moins évident que ça en a l’air. « Ce sont des heures et des heures de travail, assure-t-il. Des heures et des heures à analyser les concerts, à écouter les chansons, à prendre des cours de chant, à répéter les pas de danse. Je m’entraîne encore énormément, même si le spectacle est rodé. C’est indispensable pour être crédible. Je ne veux surtout pas ressembler à d’autres sosies qui font ça de manière un peu caricaturale. Ils donnent une mauvaise image je trouve. » Le modèle est d’autant plus dur à imiter qu’il était réputé pour sa débauche d’énergie. « Claude François était speed pendant deux heures, il donnait tout sur scène. Donc moi aussi. Ça étonne les gens d’ailleurs. Pour tenir, je suis obligé de suivre programme sportif complet. »

« Je suis resté caché derrière une porte, j’étais mort de trouille »

La passion pour Cloclo, Yannick Bons est tombé dedans dès l’enfance, en écoutant des disques chez son père, à Béziers (Hérault). Le garçon avait déjà les mèches blondes de son idole, des traits évocateurs, mais était loin d’imaginer qu’il gagnerait un jour sa vie grâce à elle. C’est une histoire de cœur et de sosie (décidément) qui a finalement changé le destin du jeune homme qui, BTS en poche, avait commencé à travailler dans le secteur du forage pétrolier. « Je sortais avec une fille dont le père était le sosie de Rod Stewart et participait à des spectacles de sosies. La troupe savait que j’aimais Claude François et, un jour, ils m’ont poussé à chanter en public. J’ai chanté mais en restant caché derrière une porte ! J’étais mort de trouille. Comme ça a plu quand même au public, je l’ai refait ensuite sur scène, en surmontant peu à peu ma timidité. »

Yannis Bons finit chacun de ses spectacles par un jeté de veste, comme son idole et modèle.

Encouragé par les « retours positifs », Yannick finit par monter son propre spectacle. « On m’appelait de plus en plus en plus souvent pour donner des concerts, ce n’était plus tenable de garder mon emploi. » Aujourd’hui, le trentenaire enchaîne une cinquantaine de dates par an. « Chaque année je me dis que le public va se lasser, que Cloclo s’est terminé. Mais non, chaque année je fais plus de dates. Claude François a laissé une trace immense. Sa musique a traversé les générations, ses chansons passent encore en boîte de nuit, c’est fou. »

« Je me suis fixé jusqu’à 45 ans maximum »

A l’image de l’original, le public de Yannick est constitué surtout de femmes. « Pas mal de vrais fans qui ont connu Cloclo à l’époque. Des plus jeunes qui l’ont découvert avec leurs parents ou par la télévision. Certaines reviennent trois à quatre fois, d’autres traversent la France pour me voir. Elles apprécient les morceaux qu’on connaît tous mais aussi la folie du spectacle je pense. »

La séquence nostalgie joue à plein. Parfois trop. « A la fin des concerts, certains spectateurs ont les larmes aux yeux, viennent me prendre dans les bras. Ce sont des moments forts. Comme s’ils avaient revu Cloclo et qu’ils avaient oublié que c’était moi, Yannick, sur scène. Parfois, j’ai du mal à comprendre. » Le Biterrois tient toutefois à rassurer. « Des critiques me reprochent de ne pas avoir de personnalité. Mais, hors de la scène, je ne me prends pas pour Claude François. Je sais qui je suis. Chanter Cloclo, je le considère comme mon travail. »

La vedette des 70’s était décédée à l’âge de 39 ans. Jusqu’à quel âge Yannick Bons pourra-t-il donc poursuivre son activité en restant crédible? « Si le public répond présent, je pense continuer une dizaine d’années, confie-t-il. Je me suis fixé jusqu’à 45 ans maximum. Après je ne pourrai plus assurer. Il faut savoir arrêter au bon moment. »

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