Benjamin Mendy, poursuivi pour viols : le procureur dresse le portrait d'un "prédateur" et livre des détails glaçants

Un récit terrifiant. Lundi 15 août 2022, le procureur Timothy Cray a détaillé les témoignages des femmes qui accusent Benjamin Mendy de violences sexuelles. Le footballeur de 28 ans, dont le procès vient de s’ouvrir à Chester, dans le nord de l’Angleterre, comparaît pour huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle contre sept femmes.

Les faits se seraient produits entre octobre 2018 et août 2021, à son domicile de Prestbury, dans le Cheshire, comté situé dans le nord-ouest de l’Angleterre.

Le défenseur français risque la prison à perpétuité. Il plaide non-coupable et nie les 10 chefs d’accusation d’infractions sexuelles qui pèsent à son encontre. Son ami et assistant Louis Saha Matturie [aucun lien avec l’ancien joueur international Louis Saha, ndlr], aussi accusé cette affaire, dément également.

Des jeunes femmes « vulnérables », « effrayées », « isolées »

Timothy Cray a présenté les deux hommes comme des « prédateurs prêts à commettre de graves abus sexuels », rapporte l’Agence France-Presse (AFP), relayée par L’Équipe, entre autres.

Les plaignantes étaient traitées comme « des choses à utiliser pour le sexe, puis jetées de côté » par le champion du monde 2018 et le co-accusé, estime le magistrat.

Ces femmes se sont senties « vulnérables », « effrayées », « isolées », d’après leurs témoignages rapportés par le procureur. Il décrit alors le système glaçant qui aurait été mis en place par Benjamin Mendy et Louis Saha Matturie.

D’abord, l’assistant du footballeur avait pour mission de trouver à ce dernier des jeunes femmes parfois « ivres », telles des cibles, conduites alors à sa résidence située à quelques kilomètres de Manchester, et donc isolée, note Timothy Cray. Son autre tâche, toujours d’après la prise de parole du procureur, basée sur les témoignages : « Créer des situations où ces jeunes femmes pourraient être violées et agressées sexuellement ». 

Un « système de verrouillage spécial » et des téléphones confisqués

Le procureur évoque aussi un système de verrouillage installé au domicile du sportif. Il affirme que les portes de certaines pièces ne pouvaient être ouvertes que de l’intérieur, et seulement par Benjamin Mendy, qui, à la différence des femmes qui voulaient en sortir, savait comment déverrouiller ce système. « Les victimes se sentaient enfermées par ce verrouillage spécial », lance Timothy Cray. Celui-ci indique que des témoins ont assuré qu' »il y a eu des viols dans ces pièces ».

Demandez-vous : qui avait le pouvoir et le contrôle dans les situations qu’ont vécues ces femmes ?

Lors de cette audience, le procureur a également assuré que les deux hommes confisquaient les téléphones des convives, afin qu’aucune vidéo ne fuite. 

Timothy Cray détaille une soirée durant laquelle l’une des deux femmes invitées chez Benjamin Mendy aurait caché son portable. Lorsque ce dernier s’en serait rendu compte, il l’aurait récupéré, avant de demander à cette jeune femme de se déshabiller si elle souhaitait qu’il le lui rende. Ce qu’elle a fait. Elle aurait alors été violée par l’ancien joueur de l’AS Monaco et de Marseille, écarté de Manchester City.

Lors de cette audience, le procureur, cité par l’AFP, a questionné : « Demandez-vous : qui avait le pouvoir et le contrôle dans les situations qu’ont vécues ces femmes ? ». Et d’asséner : « À notre époque, plus personne ne peut ignorer que ‘non’ signifie ‘non’, que vous soyez au bar, en tenue de soirée ou au domicile d’un footballeur ».

La défense s’exprimera dans les prochains jours de ce procès qui devrait durer plus de trois mois. Placé en détention provisoire entre août 2021 et janvier 2022, Benjamin Mendy était depuis placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son jugement.

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