• L’écrivain Marc Levy a rencontré lundi les développeurs chez Ubisoft du jeu Assassin’s Creed, au cours d’une exposition consacrée au dernier opus Mirage.
  • Marc Levy est un véritable fan de jeux vidéo, et particulièrement des créations d’Ubisoft.
  • Ce nouvel épisode a l’ambition de « recréer les émotions que nous avons tous vécues avec les tout premiers Assassin’s Creed », explique Stéphane Boudon, directeur créatif du jeu.

Marc Levy, l’écrivain français aux 50 millions de lecteurs dans le monde, l’auteur de Et si c’était vrai…, à la rencontre des développeurs du jeu vidéo Assassin’s Creed, voilà un « crossover » qui s’annonçait comme des plus improbable.

En fait pas du tout, et sa présence lundi à Bordeaux à l’exposition consacrée au dernier opus d’Assassin’s Creed, sorti le 5 octobre dernier, ne doit absolument rien au hasard. Car Marc Levy est un véritable fan de jeux vidéo, et particulièrement des créations d’Ubisoft. Ce qui n’a pas échappé à la firme française. « Dès qu’on a su qu’il était à Bordeaux, nous nous sommes dit que c’était le moment idéal pour lui organiser une visite de l’expo par les développeurs du jeu » – en partie créé dans les studios bordelais d’Ubisoft – nous explique-t-on du côté de l’entreprise.

Début de carrière dans l’informatique

Marc Levy n’a pas toujours été écrivain. Il a même démarré sa carrière dans… l’informatique, et son tout premier métier était développeur de carte graphique pour jeux vidéo, chez Logitec France, une entreprise qu’il a cofondée avec deux autres associés au début des années 1980. Après un rapprochement avec la société américaine Spectrum Holobyte, celle-là même qui a créé le simulateur de sous-marins Gato, il ouvre une unité chargée de développer une carte de traitement d’images à Sophia Antipolis. « Le générique de la présidentielle de 1988, où l’on voit la Marianne apparaître en fractales, avant que ne se dévoile le visage du président élu, c’était nous » raconte-t-il encore. Bref, « j’ai toujours été dans ce monde-là. »

20 Minutes a assisté lundi à la visite de l’exposition consacrée au jeu « Assassin’s Creed Mirage » à #Bordeaux, par l’écrivain Marc Levy, un fan de jeux vidéos, d’Ubisoft et d’Assassin’s Creed, « pour sa dimension narrative et historique » dit-il. pic.twitter.com/Hu4McmCyLX

Illustration

L‘accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur « J‘ACCEPTE », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires

Et pour mieux rémunérer 20 Minutes, n’hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour un jour uniquement, via notre bouton « J‘accepte pour aujourd‘hui » dans le bandeau ci-dessous.

Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies.

L’écrivain star reconnaît toutefois que cette époque, « c’était la préhistoire du jeu vidéo. » Derrière, il y a eu « de grandes évolutions », notamment grâce à Ubisoft « qui a fait changer d’époque aux joueurs ». Le tout premier Assassin’s Creed a ainsi représenté « une énorme révolution dans le monde du jeu vidéo ». Autant vous dire que face aux développeurs d’Assassin’s Creed Mirage, dernier opus de la saga historique d’Ubisoft, Marc Levy ne perd pas une miette des explications et des démonstrations, dans la très belle exposition consacrée au jeu, qui se tient cour Mably à Bordeaux jusqu’au 12 octobre.

Passionné d’Assassin’s Creed

Marc Levy explique que ce qui l’attire le plus dans le jeu, « c’est la narration ». « Et dans les différentes licences d’Assassin’s Creed, celles qui m’ont le plus passionné, c’étaient les plus historiques. C’est une question d’affinités. Leur travail est tellement documenté que vous en sortez vous-mêmes grandi. Cela ouvre l’esprit, notamment sur le monde arabe, car cela permet de rentrer dans cette société, dans la vie des gens, les mœurs… »

L'écrivain Marc Levy, durant sa visite de l'exposition consacrée à l'uivers du jeu Assassin's Creed, à Bordeaux.

Cela tombe bien, puisque Mirage a précisément l’ambition de « recréer les émotions que nous avons tous vécues avec les tout premiers Assassin’s Creed », explique Stéphane Boudon, directeur créatif sur Assassin’s Creed Mirage. « Il y a notamment le retour de la ville, puisque le jeu se déroule dans la Bagdad du IXè siècle. Cela faisait bien dix ans qu’on n’avait pas joué dans une ville unique, avec une densité de bâtiments qui nous permet de traverser la cité très rapidement, et cette foule, dans laquelle on peut se cacher. Notre ambition est d’immerger un joueur dans un environnement, avec un niveau de réalisme très fort, et de retrouver cette nostalgie des jeux d’antan. Je pense que c’est réussi, en tout cas nous avons de super retours des premiers joueurs. »

Stéphane Boudon, directeur créatif sur Assassin's Creed Mirage (à gauche) et Jean-Luc Sala, directeur artistique, à droite.

Le directeur artistique Jean-Luc Sala, insiste également sur la musique « exceptionnelle. » « On n’est pas sur les cinq sens mais on essaye d’en monopoliser un maximum, poursuit-il. Chaque détail compte, même si nous sommes sur une vision artistique puisqu’il ne reste rien du Bagdad du IXè siècle. Mais les historiens avec qui nous avons travaillé nous ont accompagnés et ont validé chaque étape, tout au long du processus. Une de nos spécialistes, Glaire Anderson, docteur en histoire de l’art à Edimbourg, va d’ailleurs ouvrir son prochain cours avec la Bagdad d’Assassin’s Creed. »

« Des complicités énormes entre les deux univers »

L’écrivain raconte aussi adorer « la simulation aérienne », notamment parce qu’il a « grandi là-dedans », son père, ancien résistant de la Seconde Guerre mondiale, étant devenu pilote instructeur après la guerre. Marc Levy a lui-même passé son brevet de pilote. Sensible enfin « à l’univers graphique » il a aussi énormément apprécié le jeu vidéo Batman.

Véritable gamer, Marc Levy réussit-il toutefois à rapprocher son univers romanesque de celui des jeux vidéo, qui semblent très éloignés l’un de l’autre ? « Les romanciers et les développeurs de jeux vidéo discutent rarement ensemble, admet-il, mais il y a des complicités énormes entre ces deux univers, je pense notamment à la façon dont vous pensez l’architecture » explique-t-il.

Un romancier « aurait moins de difficultés à s’adapter à l’environnement » du jeu vidéo

« Si je n’avais pas passé les premières années de ma vie professionnelle dans la conception de jeux vidéo, je n’aurais pas réussi à réfléchir mes histoires de la même façon, poursuit-il. On pose très souvent la question à un romancier de savoir si ça le tente d’écrire un scénario pour un film, alors que je pense que la scénarisation d’un jeu est plus proche du romancier, que la scénarisation d’un film. Il aurait moins de difficultés à s’adapter à cet environnement. »

La « seule différence » entre le roman et le jeu vidéo, pointe-t-il, « c’est que dans le roman, il faut capter le lecteur en continu, sans interaction physique, alors que dans le jeu il y a un lien, on joue avec son clavier ou sa manette. Dans le roman, le processus est uniquement sensoriel : il faut faire naître la voix, le visage. Il faut tout imaginer. »

Source: Lire L’Article Complet