C’est lors d’un séjour en Afrique que l’ancien animateur a été témoin de ce drame atroce…
La publication cette année chez l’éditeur XO de son autobiographie, intitulée Je m’appelais Franck, a ému de nombreux Français. Dans cet ouvrage bouleversant, Vincent Lagaf’ revient sur les sinuosités de son parcours et raconte notamment son enfance brisée par l’abandon… Une facette surprenante de l’ancien présentateur d’émissions de divertissement qui, depuis ses débuts à la télévision et son immense notoriété, nous avait caché ses nombreuses blessures. Un aspect de sa personnalité qui a pourtant ressurgi ce 12 novembre dans Un dimanche à la campagne sur France 2. Face à Frédéric Lopez et aux deux autres invités, Aurélie Saada et François-Xavier Demaison, l’humoriste a relaté avec une émotion intense un drame survenu lorsqu’il était tout jeune homme, tragédie dont il ne s’est jamais remis.
« J’ai un CAP de soudeur et un BEP de mécano-dieseliste, a commencé l’auteur de Bo le lavabo. Je rentre dans les Marins-Pompiers où j’entretenais les véhicules. À la fin de mon service militaire, on m’a dit qu’on avait besoin de mecs comme moi. […] Je découpe l’acier avec une facilité déconcertante et je travaille alors en binôme avec Gégé, un mec génial. » Les deux hommes sont si proches qu’ils veillent l’un sur l’autre à tout instant : « On se surveille quand on travaille. Quand il travaille, je lui sauve la vie, et quand je travaille, il me sauve la vie. On est deux potes, deux frères, et on nous envoie en Roumanie découper un bateau échoué sur une plage du Club Med. »
Une expérience marquante et même déterminante pour ce passionné de sports extrêmes qui découvrira à cette occasion sa vocation d’amuseur professionnel. Sur place, la météo empêche en effet le chantier de se poursuivre, un « chômage technique » plutôt bienvenu puisqu’il pousse le jeune soudeur à rejoindre temporairement l’équipe des G.O., les fameux « Gentils Organisateurs » de ce célèbre club de vacances, en attendant la reprise du travail. Celui qui n’est pas encore l’illustre gai luron nommé Lagaf’ participera même aux spectacles d’animation donnés au cours des soirées ! « Et je prends plaisir à faire ça« , a-t-il d’ailleurs expliqué dans Un dimanche à la campagne.
Mais cette parenthèse enchantée ne durera pas bien longtemps. Dix jours plus tard, au lieu de rester en Roumanie pour aller au bout de leur mission, Lagaf’ et son ami sont envoyés à Djibouti afin d’œuvrer sur un autre chantier naval. « Ce jour-là, je décharge le camion…, commence l’ex-sociétaire des Grosses Têtes sur RTL, avant d’être envahi par une soudaine émotion. Et Gégé descend, reprend-il, des sanglots dans la voix, Gégé descend dans un puits à chaînes, et là, ça pète… Il y a un bruit très sourd et un panache de fumée. Je suis le premier sur place, et ce que je vois, c’est une horreur. C’était épouvantable. C’est un demi-mec… »
Indicible chagrin
Une vision atroce, insupportable, traumatisante, qui continue visiblement de le hanter… Et pour ajouter à ce choc et à l’indicible chagrin d’avoir perdu son frère de cœur dans des conditions innommables, le jeune homme va devoir annoncer la terrible nouvelle au père de son ami.
Cette tragédie dont il reste très affecté aura cependant des répercussions positives sur l’existence de l’homme de médias aujourd’hui âgé de 64 ans. Car ce funeste accident dont il a été le témoin impuissant poussera Vincent à quitter définitivement son travail de soudeur pour prendre un nouveau départ et changer radicalement de vie. En effet, lorsqu’il avait joué les apprentis animateurs en Roumanie, le joyeux drille avait été si talentueux qu’on lui avait offert un poste de G.O. Une chance qui fait dire au Mégagaf de Fort Boyard : « Ma vie a commencé à ce moment-là.«
Clara MARGAUX
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